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Pourquoi Ne Pas Faire une Ecole de Commerce? 5 Pièges à éviter

Financement école de commerce

Qui va payer 12 000€ par an pour regarder des cours sur Zoom?

Comme dirait J-P Fanguin: “La question elle est vite répondue”. Le confinement qui a eu lieu pendant la crise du coronavirus a profondément changé nos habitudes de vie. Le temps passé sur internet a explosé au profit des réseaux sociaux, des jeux vidéos et du commerce en ligne. A l’inverse, le monde physique s’est arrêté.

Les crises révèlent les faiblesses d’un modèle et sont à la fois sources d’opportunités. Ceux capables de s’adapter à la situation vont survivre, les autres disparaîtreIl en va de même pour les écoles de commerce. Vont-elles survivre ou disparaître?

Avant propos

Je suis moi-même diplômé d’école de commerce. Si je ne regrette pas mes études, force est de constater que le contexte a changé.

Face à la masse d’information concernant les écoles de commerce et à la difficulté de trouver son orientation, j’aimerais apporter un éclairage sur mon parcours pour t’aider à réfléchir sur l’intérêt d’une école de commerce. Que tu sois au lycée, en prépa en DUT ou même déjà en école de commerce lis bien cet article jusqu’au bout pour y voir plus clair. 

I - Tirer profit d’une école de commerce

Quoi qu’en dise les détracteurs, une école de commerce bénéficie d’une réputation sur le marché du travail.  De manière générale, un parcours en école de commerce te permet de constituer un réseau, de te préparer à la vie professionnelle et de t’ouvrir à l’international.

1. Un réseau à 3 niveaux

Le réseau est souvent la première raison évoquée pour justifier l’attractivité d’une école de commerce. A juste titre.

J’ai fait de nombreuses rencontres tout au long de mon parcours. Pour te donner une idée du type de personnes que tu peux rencontrer en école, j’ai fait un classement par niveau:

 Niveau 1: J’appelle réseau de niveau 1 tous les étudiants que tu peux rencontrer dans l’école et la ville où tu étudies. C’est dans ce réseau que tu vas te faire des amis proches et partager les mêmes intérêts.

  Niveau 2: Les rencontres professionnelles, il peut s’agir des professeurs, des intervenants et toutes personnes en lien avec le monde de l’entreprise. C’est dans ce réseau que les recommandations pour un job ou un stage peuvent avoir du poids.

  Niveau 3: Les alumnis, le réseau des anciens. Une école de commerce fournit souvent un carnet d’adresses conséquent à ses étudiants pour trouver un stage ou un job. 

Peu importe la voie que tu prends, la construction d’un réseau solide est la base pour progresser.   

Garde en tête qu’il faut donner avant de recevoir, n’attend pas qu’on vienne vers toi, soit proactif. Le but n’est pas de connaître le plus de monde possible mais bien d’avoir des relations de qualité. Un réseau bien construit et bien entretenu sera source d’opportunités constantes.

Commence par te créer une adresse email à ton nom et t’inscrire sur LinkedIn ou Twitter si c’est pas déjà fait. Soigne tes profils pour être professionnel et faire bonne impression.

2. Une reconnaissance sur le marché du travail

Un des objectifs clair des écoles de commerce est l’employabilité de ses étudiants. Pour y arriver, les écoles rendent les stages obligatoires, collaborent avec des entreprises locales et organisent des salons de recrutement de manière régulière.

87,9% des étudiants en écoles de commerce trouvent un emploi dans les 6 mois suivant l’obtention de leur diplôme, selon une étude de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE).

Les recruteurs ont toujours une préférence pour les étudiants ayant fait une classe préparatoire car la “voie royale” reste encore la combinaison d’une prépa suivi d’une école bien classée.

Quel métier faire après une école de commerce?

L’enseignement étant généraliste, il est possible d’évoluer dans des secteurs différents. Une bonne partie des diplômés s’orientent vers les métiers de la finance et du conseil à ParisPour te donner une idée, voici quelques métiers représentés par secteur: 

Finance

Audit
Controle de Gestion
Analyste financier
Chargé d’affaires en banque
Fusion Acquisition

Conseil

Organisation
Recrutement
Stratégie

Production/Vente

Responsable marketing
Responsable achats
Chef produit
Account manager

Ressources Humaines

Recruteur
Assistant RH

Logistique

Responsable logistique
Supply Chain manager
Gestionnaire de flux

Communication

Community manager
Responsable événementiel
Relation de presse

Quel salaire à la sortie d'une école de commerce ?

Selon la CGE, un diplômé d’école de commerce débute en moyenne avec un salaire brut annuel de 35 874€/an, soit un salaire brut mensuel d’environ 3000€.

Ça c’est la théorie.

Les salaires annoncés par les écoles sont à prendre avec des pincettes car il n’y a pas de transparence sur la manière de les calculer. 

Chaque année, les écoles envoient des enquêtes salariales aux diplômés fraîchement démoulés pour se faire une idée de leurs salaires. Naturellement les diplômés avec les salaires les plus bas sont réticents à répondre. Les enquêtes retiennent donc les salaires les plus élevés. Ce qui donne l’impression aux étudiants qu’ils toucheront le salaire qu’indique leur école.

Bien que les recruteurs restent sensibles aux étiquettes et suivent une « grille de salaire » en fonction des écoles, les vrais déterminants des salaires ne sont pas les écoles mais le secteur d’activité et le lieu de travail.

Un diplômé travaillant en finance à Paris gagnera beaucoup plus qu’un diplômé travaillant dans la logistique à Tours. L’aspect salarial reste à équilibrer avec le coût et la qualité de vie car vivre à Paris implique des dépenses plus élevées et un espace de vie plus réduit qu’à Tours.

Un salaire élevé mais à quel prix?

Il ne faut pas tomber dans le piège du salaire élevé. 

Un salaire élevé implique souvent un volume horaire élevé. A noter que le temps de transport entre le domicile et le travail n’est jamais comptabilisé. Le salaire rapporté à l’heure donne souvent une autre image que le salaire brut annuel, or c’est bien le taux horaire net qui détermine ce que tu gagnes.

Exemple: 

Albert travaille dans le conseil à Paris. Son contrat indique un salaire de 38 000€ brut/an (3167€/mois) pour 40h de travail par semaine (160h/mois).

 Calculons le taux horaire d’Albert:

3167€ / 160h = 19,79€/h brut

Ça c’est la théorie.

A Paris, les diplômés d’école de commerce travaillent souvent plus que 40h/semaine. Disons qu’en réalité Albert travaille 45h/semaine. Ce à quoi j’ajoute le temps de transport entre le domicile et le travail. Disons 1h/jour ou 5h/semaine

Sur le mois on arrive donc à (45h + 5h) x 4 = 200h travaillées.

Calculons le nouveau taux horaire d’Albert:

3167€ / 200h = 15,83€/h brut

Ces montants sont loins d’être les mêmes, d’autant plus qu’ils sont en brut. Il faut donc les diminuer d’environ 25% pour savoir ce que touche vraiment Albert en net. 

15,83€/h x 0,75 = 11,87€/h 

Albert a le droit de penser qu’il touche 19,79€/h mais en réalité il touche 11,87€/h.

***

Cet exemple n’est pas tiré par les cheveux, au contraire. Certains travaillent plus que 45h par semaine et on un temps de transport supérieur à 1h par jour. Dans ces conditions, Albert ne peut pas se libérer de temps pour lui et s’enrichir. Son salaire étant utilisé pour rembourser l’emprunt qui a payé l’école, payer le loyer et les dépenses quotidiennes.   

Le choix de ton job ne doit pas se baser uniquement sur le salaire si tu souhaites sortir du cercle vicieux emprunt > remboursement > nouvel emprunt > remboursement…. Car ce cercle vicieux t’enchaînera à ton job et tu n’oseras pas le quitter par peur de ne pas pouvoir payer tes mensualités. Cela te fera passer à côté de nombreuses opportunités que tu aurais saisi si tu n’étais pas enchaîné à un emprunt.

3. Un parcours constructif

Un cursus classique en école de commerce dure 3 ou 4 ans. Le parcours est modulable pour te faire vivre un maximum d’expériences professionnelles et personnelles et te lancer dans la vie active.

Un programme à la carte

Tous les étudiants d’une école ne suivent pas le même parcours. 

En 1ère année, tu suis un tronc commun et tu dois intégrer l’association de ton choix. Tu finis l’année par un stage. 

En 2ème année, tu peux choisir d’avoir tes cours en français ou en anglais. Tu choisis également une majeure et une mineure. Par exemple majeure finance et mineure négociation. Certains étudiants partent à l’étranger en universités partenaires. C’était mon cas. Je suis allé aux USA pendant le 2ème semestre de la deuxième année.

Entre la 2ème et la 3ème année, il y a l’année de césure. Elle permet les stages longs (2 x 6 mois ou 1 an), les échanges universitaires à l’étranger ou le développement d’un projet entrepreneurial.

La 3ème année c’est le choix d’une spécialisation suivi par un dernier stage long qui débouche régulièrement sur une embauche.

En parallèle de l’école, la vie étudiante est très dynamique avec les évènements organisés par les assos, les soirées et pour beaucoup la vie en colocation qui laisse de très bon souvenirs. Cette vie étudiante est vraiment propre aux écoles de commerce avec ses bons et mauvais côtés.

Bien que ce parcours soit balisé, tu peux composer ton parcours et apprendre à te gérer de manière autonome, pour partir à l’étranger et découvrir le monde de l’entreprise afin de te faire une idée du marché du travail.

4. Les compétences acquises

Après avoir suivi les cours, fait plusieurs stages, être parti en échange universitaire, appris l’anglais et t’être fait un petit réseau, tu commences à acquérir quelques compétences indispensables. 

Le travail en équipe:

Dans un groupe, on retrouve souvent un leader, un bosseur, un créatif, un glandeur, un gars qui capte rien et un absent. C’est l’occasion de voir ce qu’il se passe dans un collectif et d’avoir un aperçu du travail d’équipe en entreprise.

Les travaux de groupes sont chiants et répétitifs mais avec du recul, ils sont très représentatifs du monde du travail et permettent de mieux s’adapter le moment venu.

La prise de parole en public:

Les travaux de groupe se terminent souvent par une présentation orale devant la classe forçant à s’exprimer à voix haute. Cet exercice s’avère être utile bien qu’il soit intimidant. La prise de parole en public est une peur largement répandue, qui touche tout le monde et tous les niveaux de responsabilité.

Là où les personnes n’ayant pas l’habitude de présenter un projet seront en difficulté, un diplômé d’école de commerce sera moins intimidé par l’exercice et montrera une certaine confiance.

La maîtrise de l’anglais:

L’anglais est lA compétence indispensable à maîtriser à la sortie d’une école de commerce. Les séjours en universités partenaires à l’étranger sont là pour ça. Bien que tous les étudiants ne parlent pas un anglais correct à la fin du parcours, une majorité le maîtrise assez pour travailler au moins partiellement dans cette langue.

Maîtriser l’anglais c’est un peu comme avoir le permis en terme de liberté. On ouvre un monde connaissance énorme dans lequel on peut circuler et apprendre facilement.

Une capacité d’adaptation et une ouverture d’esprit:

Les voyages forment la jeunesse.

Voyager c’est l’occasion de sortir de sa zone de confort pour comprendre une culture, s’ouvrir aux autres et s’intégrer à la vie locale. Voyager c’est donc prendre du recul sur sa propre culture et réaliser que sa culture est une façon de voir les choses et non pas la seule. On appréhende toujours avant le départ mais les expériences vécues laissent de beaux souvenirs et font prendre du recul sur la vie. 

La maîtrise des logiciels:

Le bagage technique des étudiants en école de commerce est limité. 

Les stages en entreprises sont l’occasion d’apprendre la maîtrise de certains logiciels. La recherche d’information, le traitement des données, la communication, la prise de rendez-vous se gèrent tous avec des logiciels spécifiques. 

Le réseautage:

En période de stage, on échange avec beaucoup de collaborateurs. A commencer par les collègues. Selon la taille de l’entreprise et le niveau de responsabilité on peut être en contact avec les clients, les fournisseurs, la banque, les institutions public etc. Au fur et à mesure on apprend à se créer un réseau et le hiérarchiser. Avec le temps on est capable de mettre en relation des personnes de notre réseau et se créer des opportunités. 

Toutes les compétences citées ne sont bien sûr pas exhaustives mais donnent une image de celles que tu pourrais avoir à la sortie d’une école de commerce.

Maintenant que l’on a vu ce que tu pouvais tirer d’une école de commerce, je t’emmène du côté obscur de la force, ce pourquoi tu as cliqué.

II. Le dark side d’une école de commerce

Avant de critiquer les écoles de commerce, il faut faire un petit rappel de leur fonctionnement pour comprendre ce qu’elles deviennent. Et garder en tête qu’une école de commerce est une entreprise dont les clients sont les étudiants.

1. Un modèle économique non soutenable

Pourquoi les écoles de commerce sont devenues si chères?

Principalement pour deux raisons:

  • 1 – L’internationalisation des écoles qui ont cherché à attirer des étudiants étrangers pour soutenir leur croissance.
  • 2 – Le développement des classements internationaux basés sur le nombre et la qualité des publications dans les revues scientifiques.

Dans ce contexte, les écoles misent avant tout sur leurs activités de recherche et de publication pour grimper dans les classements et attirer les “meilleurs” étudiants.

On se retrouve d’un côté avec des écoles qui augmentent leur budget pour: 

 Financer la recherche
 Construire de nouveaux campus
→ Recruter des enseignants-chercheurs
→ Internationaliser les programmes
→ 
Promouvoir le tout

Et de l’autre on assiste à une baisse des financements traditionnels des Chambres du Commerce et d’Industrie CCI.

Les conséquences sont doubles:

  • 1 – Le changement de profil des profs: A une époque où les écoles privilégiaient des profils variés, souvent issus du monde professionnel, pour enseigner, l’heure est à la recrue d’enseignants-chercheurs n’ayant pour la plupart jamais mis les pieds en entreprise.
  • 2 – L’augmentation des frais de scolarité: Pour combler le trou budgétaire qui se creuse chaque année, les écoles augmentent les frais de scolarité. 

Pour le dire de manière plus direct, les étudiants paient plus cher pour financer de la recherche académique (aka: masturbation intellectuelle) loin de la réalité du marché en constante mutation; et par des professeurs n’ayant jamais travaillé en entreprise.

Dans ces conditions, l’enseignement se dégrade et la valeur du diplôme avec.

2. La course aux classements

Dans un climat de concurrence féroce, les écoles de commerce orientent leur stratégie autour des classements pour s’adapter aux attentes des clients potentiels mais aussi des journalistes. La presse pouvant faire monter ou descendre des écoles à partir de critères parfois incompréhensibles et non vérifiables par les lecteurs. 

Ce business est bien huilé et permet la vente de papiers à chaque sortie de classementsMême si les classements étaient fiables et transparents, le fait d’orienter sa stratégie uniquement autour d’eux s’avèrent un mauvais calcul à long terme.

Les écoles et programmes

Pour comprendre les classements, il faut d’abord se demander de quels types d’écoles et de programmes on parle. Car pour faire face à la hausse de leur dépenses, les écoles de commerce créent de nouveaux programmes afin d’attirer de nouveaux profils et accroître leur rentrée d’argent. 

Les écoles:

Combien y-a-t-il d’écoles de commerce en France?

En France, il existe plus de 200 écoles de commerce. Parmi elles, seules 38 font partie de la Conférence des grandes écoles (CGE). Ces écoles délivrent un grade de master reconnu par l’état. Dans cet article, je me réfère à ces 38 écoles.

Les programmes:

  • Le Programme Grande Ecole (PGE):

    Le programme classique d’une école de commerce. Il s’intègre à bac+⅔ après une classe prépa, un DUT / BTS ou une licence.

    Il dure 3 ans ou 4 ans si l’étudiant fait une année de césure. C’est un programme généraliste qui valide un grade de master (bac+5) reconnu par l’état.

  • Le Master of Science (MSc):

    C’est un programme dit “spécialisé” mais il ne valide pas un grade de master et n’est pas reconnu par l’état dans la majorité des cas. Il s’intègre à bac+¾ et dure 1 ou 2 ans.

    Les écoles restent flou dans leur communication à ce sujet, piégeant des étudiants de niveau licence qui pensent valider un grade de master avec le MSc. 

    Un étudiant issu d’une fac LEA (niveau bac+3) qui intègre un Master of Science fera donc 2 années d’études mais ne validera pas le grade de master bac+5. Après 5 années d’études au total il n’aura qu’un niveau bac+3.

  • Bachelor in Business Administration (BBA):

Certainement la plus grosse quenelle de l’histoire des écoles de commerce.

Ce programme s’intègre post-bac. Il dure 3 ans mais ne valide pas le niveau licence bac+3. Les frais de scolarité sont équivalents voire plus chers que les frais du Programme Grande Ecole. Autrement dit c’est 30 000€ dépensés pour rester au niveau bac.

Mais l’arnaque ne s’arrête pas là.

La quenelle devient Maxi Best Of quand l’étudiant fait un Bachelor (BBA) suivi d’un Master of Science (MSc). Dans ce cas l’étudiant dépense au minimum 50,000€ en frais de scolarité pour rester au niveau bac puisque ni le BBA ni le MSc ne sont reconnus par l’état. Et cerise sur le gâteau, les cours abordés en MSc sont les mêmes qu’en BBA.

Les BBA sont séduisants pour les lycéens qui voient la possibilité de contourner la classe préparatoire ou le DUT / BTS avant d’intégrer le Programme Grande Ecole. Je déconseille fortement d’intégrer un programme de Bachelor au risque de perdre beaucoup d’argent et de ne pas avoir un diplôme reconnu par l’état.

Maintenant revenons aux classements.

Que contiennent vraiment les classements des écoles de commerce?

Les classements n’ont rien d’officiel, ils ne sont que le reflet de l’opinion des magazines qui les publient. Au niveau national on retrouve l’Etudiant, Le Figaro, Le Point, Challenges, et le Parisien et au niveau international on retrouve le Financial Time et le classement de Shanghaï.

Une soupe aux indicateurs peu digeste

Chaque magazine choisit des indicateurs différents qui déterminent ce qui fait qu’une école est bonne ou non.

Parmi ces indicateurs on peut retrouver: l’implication dans la recherche d’excellence, le nombre de publications, un mélange des programmes, la part des étudiants étrangers sur le campus, le nombre de prof étranger, les accréditations, les frais de scolarité, le salaire à la sortie…

La liste peut devenir très longue mais l’accumulation d’indicateurs (parfois dénués de sens) ne rend pas un classement pour autant pertinent. Quelle est est la légitimité d’un magazine à définir les bons critères à prendre en compte, ou à l’inverse de les occulter?

Des indicateurs difficilement vérifiables

Dès lors que l’on mélange plusieurs indicateurs il est impossible de réaliser un classement sans être subjectif, sinon comment expliquer qu’une école située à la 15e place dans un classement puisse être dans le top 10 de celui d’un magazine concurrent? 

Sans compter que pour réaliser les classements, une grande partie des informations communiquées par les écoles ou les étudiants sont biaisées.

Les écoles et leurs diplômés savent très bien qu’en répondant plutôt favorablement aux sondages des magazines, leur école et leur diplôme en profiteront, ce qui incite bien évidemment les répondants à orienter positivement leurs réponses (sur leur satisfaction, leur niveau de salaire etc).

John Byrne de Business Week, l’inventeur des classements des écoles de commerce avoue dans une interview avoir engendré des monstres : 

“It’s a monster because everyone has decided to rank schools. […] What you have is a lot of imperfect and flawed methodologies. Some of them are frankly journalistically mindless, where people are measuring things that have nothing to do with quality and may even have to do with political correctness.”

John Byrne le dit lui-même, la plupart des écoles mentent et les classements sont des monstres qu’il faudrait supprimer.

Que retenir des classements ?

Je ne m’attarderai pas à faire un énième classement des écoles de commerce qui n’aurait aucune utilité. Mais malgré le manque de fiabilité des classements il est possible de dégager des groupes d’écoles distinctes. 

Sans surprise, il y a une cassure entre Paris et la Province. HEC, ESSEC et ESCP sont clairement au dessus du lot. Les frais de scolarité y sont très élevés.

Ensuite il y a les écoles qui complètent le TOP 10, qui fournissent un niveau de service similaire aux écoles parisiennes. Elles correspondent aux grandes villes de France. Les frais de scolarité y sont également très élevés.

Viennent ensuite les écoles comprises entre le TOP 10 et le TOP 20. Il s’agit des villes de taille moyenne appréciées par les étudiants. Les frais de scolarité y sont élevés.

Enfin il y a les écoles au delà du TOP 20. Elles sont situées dans des villes plus petites et l’exigence y est moins élevée. Les frais de scolarité y sont également “moins” élevés.

Les classements ne sont d’aucune utilité dans le monde du travail. 

3. L’enseignement en école de commerce

La qualité de l’enseignement est un des motifs de déception principal pour les étudiants en école de commerce. Le nombre de vidéos YouTube et d’articles de blog à ce sujet ne manque pas et témoignent d’une insatisfaction généralisée.

Qui sont les prof en école de commerce?

La place de plus en plus importante accordée à la recherche a fait évoluer le profil des professeurs. On en retrouve principalement deux types:

  • Les Enseignants-Chercheurs: Mr & Mme théorie

Les enseignants-chercheurs sont titulaires d’un doctorat. Leur emploi du temps se partage en deux: d’un côté l’enseignement, et de l’autre la recherche. Autrement dit, leur enseignement est purement théorique et n’a rien de concret. Ils n’ont, pour la plupart, jamais mis les pieds en entreprise et n’ont pas de connaissances pratiques.

Les écouter parler trop longtemps peut mener à une baisse drastique de motivation faisant exploser le taux d’absentéisme. Malheureusement, dans une logique de classements, les écoles continuent de privilégier ce type de professeurs qui publient régulièrement dans les revues spécialisées. 

Mais existe-t-il des étudiants qui lisent la presse spécialisée? Je n’en ai jamais rencontrés ni même entendu parler.

La réalité c’est que les frais de scolarité servent à financer cette recherche et ces publications que personne ne lit. 

  • Les Intervenants Professionnels: une espèce en voie de disparition

Ce sont des professionnels ayant des postes à responsabilité en entreprises, et qui ont choisi de transmettre leurs connaissances et leurs expériences. 

Le temps passe souvent trop vite quand ils font cours. C’est un plaisir de les écouter parler et on se dit qu’on aimerait leur ressembler plus tard. Malheureusement, toujours dans cette logique de classement, une école qui préfère se tourner vers des professionnels compétents mais ne publiant pas sera mal notée et dégradée.

La déconnexion entre le monde de la recherche théorique et le monde réel de la pratique est insupportable pour les étudiants qui comprennent bien le malaise.

Je pense que la loi de Pareto du 80/20 s’applique quant à la répartition des profs. 80% d’enseignants-chercheurs pour 20% de professionnels. 

Les cours (de flûte)

Quel que soit le programme intégré, les cours s’appuient sur un socle de fondamentaux en début de parcours et des matières plus spécifiques en fin de cycle.

En fonction de la filière dont tu es issu, les cours peuvent avoir plus ou moins d’intérêt dès la première annéeUn étudiant issu d’une classe prépa apprendra plus de choses en première année qu’un étudiant issu d’un DUT ou d’un BTS qui a déjà vu les fondamentaux du commerce: marketing, comptabilité, finance, droit, RH etc… 

C’est une fois que l’euphorie de la première année est passée que commence l’ennui interminable des cours pour les plus courageux et l’absentéisme pour les plus réalistes. 

Les cours dans le fond 

J’aimerais pouvoir parler de fond mais on va devoir rester en surface. Les sujets étudiés en cours sont vides pour la plupart et ne sont pas concrets. Voici quelques exemples de sujets: 

Etudes d’un contentieux entre 2 entreprises
Rappel de la globalisation
Culture d’entreprise
Stratégie interculturelle
Qu’est-ce que la négociation?
Contrôle de gestion

A première vue, ces sujets peuvent paraître “intéressants” mais ils sont tellement théoriques qu’ils en deviennent imbuvables. Il faut les ingurgiter malgré tout pour les recracher le jour des partiels et bien sûr les oublier la semaine qui suit. Le cycle se répète 2 fois par an pendant 3 ans.

Les cours dans la forme

Les cours ont lieu en amphi ou dans de grandes salles de classe pouvant accueillir plusieurs centaines d’étudiants. Avec un classique. Un grand classique même, j’ai nommé le king PowerPoint

Chaque cours vient avec des slides PowerPoint à n’en plus finir. Tous tellement chargés en bullshit que même le temps de chargement entre les slides explose.

Le prof fait son monologue au tableau pendant que les étudiants font acte de présence et pianotent sur leur PC pour faire passer le temps. Les cours se suivent et se répètent: suivre le cours sur PowerPoint, faire un travail de groupe et finir par une présentation orale avec… un PowerPoint.

A peu près toutes les écoles sont frappées par le même syndrome, de HEC à la plus obscure des écoles de province. C’est déprimant d’aller en cours et d’avoir le sentiment de ne rien apprendre surtout à un âge où on a envie de bouffer le monde et d’être indépendant.

Aussi, les écoles n’ont plus le monopole de l’information. N’importe qui peut se former seul sur InternetC’est d’ailleurs sur YouTube que j’ai commencé à m’émanciper en regardant Startupfood, la chaîne de TheFamily.

Car oui même après 3 ans en école de commerce, il est compliqué de savoir ce qu’on veut faire. On essaie de chercher du sens car l’idée de rentrer dans le moule du métro-boulot-dodo donne des sueurs froides.

Business school sans business

Les cours ont très vite été pénible pour moi.  Je me suis intéressé à l’entreprenariat et j’ai lancé quelques projets avec des ami(e)s de la promo.

Là encore, j’étais étonné de voir le manque de ressource qu’une école pouvait avoir dans le domaine de l’entreprenariat et du business. Une école qui s’appelle “Business School” et qui n’enseigne pas le business c’est un comble mais c’est bien la réalité. 

La prise de risque, la vision à long terme, la gestion de l’argent, l’échec qui sont essentiels au développement de tous projets sont littéralement absents.

Très peu de prof ont la légitimité d’enseigner le business car aucun n’a monté sa propre boîte ou travaillé en entreprise. Imagine toi apprendre un sport avec un coach qui n’a jamais pratiqué ce sport. Aucune crédibilité.

4. Une vie étudiante de débauche

La vie étudiante en école de commerce laisse de très beaux souvenirs mais elle a tendance à être sectaire et superficielle.  Elle s’accompagne souvent d’excès qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé.

Un entre-soi malsain

Quand tu arrives en école de commerce, tu comprends vite qu’il y a une hiérarchie à respecter. Le fameux bizutage est là pour te rappeler que les anciens te sont supérieurs physiquement et psychologiquement.

Les différentes promos se cloisonnent naturellement: les 1A entre eux, les 2A entre eux et les 3A entre eux. Un moyen de te faire remarquer et accepter par toutes les promos et de devenir populaire. Et pour devenir populaire il faut te montrer partout. 

Intégrer les grosses assos de l’école: Bureau des Elèves (BDE) ou Bureau des Sports (BDS) pour avoir ton fameux polo, participer à toutes les soirées, montrer que tu tiens l’alcool, faire rire les autres en disant beaucoup de merde et cerise sur le gâteau, fourrer ton biscuit.

Bien sûr, si tu es blindé, l’ascension est encore plus rapide. Sans t’en rendre compte tu peux vite devenir hautain et arrogant, méprisant les étudiants qui n’agissent pas comme toi. Une espèce de pensée unique se crée au sein des étudiants de l’école, les rendant fiers de faire partie d’une communauté en apparence soudée.

Une hygiène de vie déplorable

La vie étudiante en école de commerce est une vie de consommation et de débauche.

A commencer par l’alcool.

La consommation d’alcool est énorme et quasi quotidienne. Mais comme c’est bien vu de montrer que tu encaisses alors tu continues. Pour éponger tout ça, c’est Kebab, pizza ou Mcdo. Je tournais à une carte fidélité par semaine. Le Kebabier m’aimait bien. Une fois repu, c’est la consommation de cigarettes qui prend le relais, puis de beuh, puis de drogue.

Toutes ces addictions ont remplacé le sport que certains pratiquaient ou que d’autres n’avaient jamais commencé.

C’est de cette manière que la plupart des étudiants prennent du poids pendant leurs études. Etre en bonne santé n’est clairement pas une priorité en école de commerce. Bien sûr cette hygiène de vie ne concerne pas tout le monde mais beaucoup sauront se reconnaître.

5. Un coût à se mettre dans la m****

Tout le monde le sait les écoles de commerce coûtent très chères.

Selon le classement l’Etudiant Le Figaro: en 2020, une année d’école de commerce coûte en moyenne 11 250€.

Le coût est en constante augmentation comme en témoigne cette étude de Major prépa. Entre 2009 et 2018, les frais de scolarité ont augmenté en moyenne de 64%!

Combien coûte réellement une école de commerce?

Bien que les frais de scolarité soient très chers, ils ne représentent qu’une partie de tes dépenses. La vie étudiante a également un coût très élevé: location d’appartement, nourriture, ordinateur, soirées, cotisations, transport, billets d’avion pour les séjours à l’étrangers, visa etc… 

Faisons ici une estimation globale du coût pour 3 années d’études:

Frais scolarité: 11 250€ x 3 = 33 750€
Logement: 400€ x 12 x 3 = 14 400€
Nourriture: 300€ x 12 x 3 = 10 800€
Soirées: 200€ x 12 x 3 = 7 200€
Transport : 1500€ x 3 = 4500€
Ordinateur: 1000€

On arrive donc à 71 650€ pour 3 ans.

Ces chiffres ne sont que des estimations et peuvent varier selon le niveau de vie de chacun, de l’école et du nombres d’années d’études selon le programme choisi. Pour les plus chanceux les parents financent. Pour les autres il faut passer par la case emprunt.

Quid de la rentabilité?

Quand tu vois ces montants il est légitime de te demander si une école de commerce est rentable et surtout en combien de temps tu peux la rentabiliser?

Petit exemple pour illustrer: 

Admettons que tu empruntes à la banque 50 000€ sur les 71 650€. (La différence sera financée par l’argent mis de côté, les parents, les stages “rémunérés”, les bourses, la petite souris etc… )

Tu obtiens un taux d’intérêt de 1% et les mensualités de remboursement seront de 500€/mois une fois tes études terminées. Petit coup de pression.

Après ton stage de fin d’étude, ton entreprise te fait une proposition d’embauche et tu acceptes pour un salaire de 38 000€ brut/an

Bien joué 👏

Mais la pilule de la fin des études est dure à avaler et maintenant tu dois travailler pour rembourser ton emprunt. C’est pas la joie mais c’est comme ça. Tu te demandes en combien de temps tu vas rembourser ton emprunt? Tu sors ta calculette et tu tapes:

50 000€ (emprunt) / 500€ (mensualités) = 100 mois ou 8,33 ans. 

Il te faudra donc plus de 8 ans pour rembourser ton emprunt. En partant du principe que tu sors de l’école à 24 ans, tu n’auras plus de dette à 32 ans. Ne plus avoir de dette est une très bonne chose, mais ça ne veut pas dire être riche. Ça veut dire ne plus avoir de dette. 

Maintenant que tu n’as plus de dette, combien de temps il te faudra pour mettre au moins 50 000€ de côté? 

Difficile de répondre car chacun gère son argent différemment. A toi de voir si tu souhaites augmenter ton salaire, investir, épargner, monter un business etc… Si tu épargnes 500€/mois il te faudra à nouveau plus de 8 ans pour mettre 50 000€ de côté. Tu auras donc un bon petit capital à tes 40 ans. 

Mais la vie n’est pas si linéaire.

Car tu auras sûrement des projets de vie avant même d’avoir fini de rembourser ton emprunt: achat d’une voiture, d’un appartement, d’une maison, un mariage… Tous ces projets nécessitent souvent de nouveaux emprunts pour les financer, restant endetté pour de longues années, repoussant la rentabilité de l’école et éloignant l’espoir de s’enrichir. 

Conclusion

S’il est indéniable que tu peux tirer profit d’une école de commerce, les diplômes perdent de leur valeur et les frais de scolarité explosent.

Il devient normal de s’endetter plus longtemps pour financer ses études et mettre davantage de temps à rembourser son emprunt. La crise actuelle du coronavirus n’arrange rien et met en évidence les problèmes auxquels la société dans son ensemble doit faire face. Dans ce contexte, il est risqué de faire une école de commerce.

Malgré tout, il faut essayer de prendre de la hauteur pour s’orienter et se réinventer

Mais par où commencer?

1 – Apprendre à se connaître

Je pense qu’il faut commencer par apprendre à se connaître, en étant honnête avec soi-même et en s’acceptant. Autorise toi à te demander ce que tu souhaites faire dans ta vie et pourquoi.

Répondre à la question quand on a la vingtaine n’est pas facile. Mais je pense qu’en faisant des choses qui te font vibrer tu trouves naturellement ta voie. Il faut savoir être patient.

Garde en tête que même à 40 ou 50 ans peu de gens s’autorisent à vivre la vie qu’ils souhaitent vraiment car ils sont pris dans un engrenage qui les éteint à petit feu. Alors autant se poser la question quand on est jeune, même sans expérience.

2 – Devenir indépendant financièrement

Devenir indépendant financièrement me semble être la deuxième étape.

Pour apprendre à le devenir et trouver ce qu’il te fait vibrer, il faut lier la théorie à la pratique. La lecture à l’expérience. Il faut lancer des projets. Échouer. Puis recommencer. Assez de fois pour réussir.

Valentin Decker a écrit un super article à ce sujet et dont je cite une partie ici: 

“ Les projets sont les nouveaux diplômes de notre économie numérique et mondialisée. Ceux qui l’ont compris sont démesurément récompensés : ils apprennent sans cesse de nouvelles choses. Construisent leur réseau. Attirent des opportunités. Et inventent leurs propres règles du jeu. Voici quelques exemples de projets: 

Rassembler une communauté de passionnés de lecture
Créer une chaîne Youtube et publier des vidéos
Donner des cours en ligne
Développer une extension pour Google Chrome
Créer un site e-commerce et vendre ses produits
Écrire des articles et partager ses idées

Ceux qui développent des projets n’ont pas peur d’échouer. Ils savent qu’ils vont en tirer des leçons. Qu’ils vont étoffer leur palette d’expériences. Que chaque revers enrichi leur personnalité. “

L’enjeu est de diminuer ton temps de consommation et d’augmenter ton temps de création pour développer tes compétences et tes expériences.

Le dropshipping: un moyen d’indépendance 

J’ai personnellement choisi le dropshipping dans ma quête d’indépendance financière. C’est un moyen de lancer ton business sans prendre trop de risque.

Au départ je me suis lancé en suivant des tutoriels sur Youtube. Je me suis rapidement noyé dans la masse d’information disponible. J’ai essayé de suivre des formations. Après plusieurs mois, je sentais ma progression mais je n’y arrivais toujours pas. C’était frustrant et déprimant de travailler sans avoir de résultats. 

C’est la formation de Frank Houbre qui m’a vraiment permis d’avoir mes premiers résultats. Frank se démarque des autres formateurs par sa pédagogie. Il maîtrise son sujet et la formation est agréable à suivre.

Si tu souhaites te lancer dans le dropshipping, je te recommande de commencer par sa formation gratuite. C’est une série de 10 vidéos qui explique les bases du dropshipping. 

Formation dropshipping frank houbre

Tu peux y accéder en cliquant sur le bouton ci-dessous:

On garde contact?

Si cet article a pu t’aider d’une façon ou d’une autre j’en serais ravi. N’hésite pas à apporter tes réflexions en commentaires, les feedback sont toujours constructifs. 

Si ton but est d’atteindre l’indépendance je t’invite à rejoindre ma Newsletter. J’y partage mon expérience, mes erreurs et des actions concrètes pour te faire gagner du temps.

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19 réflexions sur “Pourquoi Ne Pas Faire une Ecole de Commerce? 5 Pièges à éviter”

  1. Je voue une haine féroce aux écoles de commerce et si je pouvais le faire sans risquer d’aller en prison, je les brûlerais toutes une par une. Avant d’entrer en Ecole de commerce je me doutais déjà de l’arnaque que cela représentait et du monde ultraconformiste dénué de valeurs humaines et sociales dans lequel elles te font rentrer. Entrer en école de commerce c’est un peu comme passer la porte des Enfers de Dante mais au lieu d’abandonner tes espérances, tu abandonnes toutes valeurs morales au profit des valeurs financières. Je suis entré dans une grande école de commenrce du Top 10, Neoma Businnes School, pour ne pas la citer, après avoir fait une prépa littéraire hypokhâgne et khâgne. Bien sûr j’étais entré en prépa parce que je venais d’un lycée privé où l’on nous rabâché les oreilles toute la journée avec les prépa, les grandes écoles, les études, Science Po, HEC, Polytechnique, l’élite de la France, l’establishement… je n’ai personnellement aucune admiration pour ces gens-là, aussi riches soient-ils, et mon respect pour eux ne dépasse pas le respect que je peux avoir pour un clochard.
    Bref, moi, je voulais pas faire d’études. Je voulais avoir un travail manuel en maçonnerie ou en mécanique par exemple mais mes parents qui sont issus de ces grandes écoles ne m’auraient jamais laissé abandonner mes études pour faire un CAP. Bien évidemment les conseillers d’orientation qui se souciaient moins de mon orientation que du chèque que leurs donnaient mes parents ont tous voté pour une école de commerce et c’est comme ça que j’ai délaissé mes préjugés anticapitalistes d’étudiant en lettres pour rentrer dans le moule des écoles de commerce.
    En 1ere année, je n’apprends rien, je me fais un peu chier à Reims, puis je fais mon premier stage dans une librairie où j’apprends beaucoup de choses sur l’entrepreunariat. 2e Année je n’apprends toujours rien et je fais mon stage dans un golf car je connaissais le gérant. Jusque là l’école ne m’avait aidé en rien ni pour les stages ni pour mon éducation. 3e année surprise ! Je n’apprends toujours rien mais je décide quand même de faire appel à l’administration pour effectuer mon stage de fin d’études à l’étranger. Je demande juste un stage en Marketing et je cherche en Russie. Un seul contact sort du réseau donc j’y vais, je signe, même si c’est mal payé (17 000 roubles par mois en plus d’un logement de fonction) et mon stage n’est en fait pas un stage car je suis livré à moi-même dans une start-up a Moscou, je n’ai aucune directive, aucune formation, aucun soutien, bref un stage de merde qui devait durer 6 mois et qui ne durera que 3 mois pour des questions de Visa. Mon stage se finit mal, j’en fait part dans mon compte rendu et je n’ai depuis plus aucune nouvelle de l’école ça fait bientôt 7 ans. Je n’ai pas cherché à revenir vers eux sauf pour demander un remboursement des frais de scolarité- bien sûr je n’ai jamais eu de réponse. De mon côté je me suis reconverti, j’ai fait un CAP maçonnerie et j’ai travaillé 3 ans dans le bâtiment puis 2 ans dans la restauration et là je viens d’avoir mon diplôme de steward. Je peins sur mon temps libre car ma vocation initiale c’est l’art et non pas le commerce. Je me suis fait happé par le système parce que mes parents avaient une obsession pour les grandes études et ce parcours m’a littéralement dégoûté et je leur ai fait savoir.

    1. Bonjour Xavier,
      Merci pour ton témoignage. Prendre conscience du mauvais côté des écoles est déjà une étape importante, le coût d’apprentissage est élevé. Tu as eu le courage de faire une reconversion et j’imagine que tu es plus aligné avec qui tu es, c’est le plus important. En ce qui concerne les parents, j’ai aussi eu tendance à leur jeter la pierre mais avec le temps, je pense qu’ils agissent avec leur niveau conscience et pensent bien faire. Il faut savoir pardonner et il nous revient d’élever le niveau pour nos enfants. Je te souhaite une bonne continuation.

      1. Merci Guillaume pour ta réponse !
        En relisant mon commentaire il est vrai que je m’enflamme un peu trop mais c’était mon ressenti même si bien sûr je ne compte pas les brûler ces écoles de commerces. Ça peut donner une impulsion pour de belles carrières, c’est juste qu’on est pas tous faits pour ça et que ça rester un business donc faire de l’argent sur le dos de l’éducation c’est pas toujours clean ni égalitaire.

  2. Bonjour,

    Je ne suis pas du tout intéressé personnellement par une école de commerce, mais je voulais avoir une idée plus précise du coût et de l’utilité de ces formations, au-delà des sites-vitrine pompeux des écoles ou des on-dit. J’ai trouvé votre article fort intéressant et j’ai appris beaucoup de choses.

  3. J’ai lu le titre : « 5 Pièges à éviter »

    Je m’attendais donc à trouver un contenu structuré en 5 parties :
    • Piège N°1 : (…)
    • Piège n° 2 : (…)
    • Piège n° 3 : (…)
    etc.

    N’ayant pas trouvé un contenu (le développement) structuré comme l’emballage (le titre) me l’a suggéré, j’ai passé mon chemin.

    Ce n’est pas une critique ; c’est juste un retour d’expérience.

    Je ne doute pas que votre article soit intéressant.

    Je vous remercie d’avoir pris le temps de l’écrire.

    Cordialement.

  4. Article fort bien construit et très intéressant.
    Après ma prépa, je me suis effectivement rendu compte de l’arnaque. Je suis aujourd’hui heureux de faire mon Master en alternance, ce qui me permet d’économiser de gros sous tout en ayant un salaire et en étant formé sur du concret !

    1. Bonjour Jérémy,

      Merci pour ton commentaire. C’est une bonne chose d’avoir pu éviter de t’endetter pour financer tes études. Bonne route en alternance !

  5. Bonjour,
    Le sujet est bien plus complexe concernant les diplômes. Merci de ne pas mettre dans le même sac les écoles de commerce ne dispensant aucun niveau Bac+X et les écoles de commerces disposant de titres RNCP pour leurs bachelors et MBA/MSc, qui ELLES valident un niveau Bac+3&5 pleinement reconnu par l’État !
    Les raccourcis de votre article peuvent porter préjudice à bon nombre de très bonnes écoles (mastères spécialisés de l’ESSEC, MBAs de l’EGE, etc.) et à leurs étudiants.

    1. Bonjour,

      Merci pour votre commentaire. Le sujet des diplômes est complexe en effet. L’article est volontairement provocateur car le niveau dispensé par les écoles de commerce n’est pas toujours clair.

      Mais selon moi le sujet central n’est pas la validation du niveau de master mais plutôt la rentabilité de l’école. Les frais de scolarité s’envolent chaque année obligeant une partie des étudiants à s’endetter sur plusieurs années.

      Mon propos est simplement de dire que peu importe la situation financière d’un étudiant en école de commerce, il devrait apprendre à générer des revenus pour atteindre une indépendance financière. Compétence qui n’est pas apprise en école de commerce.

    2. Votre commentaire montre bien tout le sectarisme des écoles de commerce en France. C’est important que tous les opinions s’expriment. Cet article décrit une autre facette que l’on trouve très peu sur internet mais que beaucoup de monde pense tout bas. Peu de gens osent s’exprimer pour ne pas détériorer la valeur perçue de leur diplôme après avoir payer, Mais il faut que ce genre d’opinion soit diffusé pour que les futures étudiants puissent prendre leur décision d’études en ayant toutes les informations en mains. Bonnes ou mauvaises. Merci.

  6. Merci d’exposer les écoles de commerce ! Je me suis rendu compte de l’arnaque une fois que j’y étais, j’espère que cet article servira de réflection à ceux qui se pose la question d’y rentrer.

    1. Hello Thibault,
      Merci pour ton commentaire. J’ai orienté la réflexion sur l’aspect financier pour éviter de se retrouver piégé avec des emprunts. J’espère en effet que l’article servira à faire un choix éclairé.

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